Séance plénière pour débattre de la situation générale du pays
Jeudi 10 Octobre, le bureau de l’ANC s’est réunie pour examiner la possibilité de tenir une séance plénière en changeant l’ordre du jour, et ce dans le but d’ouvrir un débat sur la situation actuelle du pays.
La plénière n’avait commencé que vers midi sous la présidence de Mahrzia Labidi. La première vice-présidente a commencé par expliquer le malentendu qu’il y a eu sur la programmation de la plénière d’aujourd’hui et a par la même occasion expliqué que la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères ne pouvait pas assister à la séance, et ainsi le projet de loi prévu à l’ordre du jour ne pouvait pas être examiné en son absence.
Les élus ont par la suite enregistré leur présence afin de commencer la séance par le report de l’examen du projet de loi N°37/2012. Le débat autour de la situation actuelle relative au dialogue national a été admis à l’ordre du jour en présence de 118 élus.
L’élue Mouna Ben Nasr a demandé un point d’ordre relatif à l’absence du chargé des relations entre l’assemblée et le gouvernement. A cela, la présidente a répondu que Moez Hassayoun n’est pas ministre auprès du Chef du Gouvernement chargé des relations avec l’ANC et qu’il lui arrive d’assister à des réunions en sa qualité de conseiller.
En votant sur le changement de l’ordre du jour, la majorité a voté pour, une seule abstention a été enregistrée de la part de Lobna Jeribi.
Kamel Ben Amara a pris la parole pour demander à ce que la plénière soit ouverte, dans le sens où les élus se réunissent sans obligation de fixer une date, en expliquant que ce choix est le meilleur afin d’éviter une mauvaise surprise, comme une annulation à la dernière minute. Samia Abbou a rejoint aussi Kamel Ben Amara dans sa proposition et a considéré que l’absence du gouvernement est une atteinte à la démocratie. De ce fait, Mahrzia Labidi a répondu qu’il ne faut pas se lancer dans un procès d’intention, et que la présidence de l’ANC assume en partie la responsabilité. Au tour de Skander Bouallagui, il a considéré que l’absence du gouvernement est une insulte à l’ANC, chose suite à laquelle Mahrzia Labidi a répété qu’il faut éviter les procès d’intention.
En prenant la parole, Jamel Touir a discuté du caractère ouvert des plénières sans les élus retirés ou les élus présents au débat national, chose qu’il juge irraisonnable.
En passant au débat relatif au dialogue national, Hassan Radhouani a expliqué qu’il n’est pas contre le dialogue mais contre les ultimatums. Quant à Aymen Zouaghi, il s’est interrogé sur la réaction des élus retirés dont certains trouvaient le projet de constitution plutôt bien dans son ensemble avant leur retrait, rappelant la position de son parti, le courant de l’amour, qui consiste à appeler à des élections anticipées pour laisser le peuple choisir.
Retour à Jamel Touir,il a déclaré ne pas comprendre pourquoi cette problématique est soulevée à nouveau une fois le dialogue entamé, tout en exprimant son étonnement quant au fait que les élus retirés ne soient pas revenus, vu que c’est ce qui était prévu.
Par la suite, c’est Hichem Ben Jemaa qui a considéré que les revendications politiques sont dictées par des plans économiques imposés par l’étranger, et Abderraouf Ayadi à son tour, a considéré que ce qui se passe aujourd’hui n’est pas un dialogue national mais une tentative d’annuler le printemps arabe. Ce dernier a aussi déclaré que Mustapha Ben Jaafer n’a pas le droit de négocier au sein du dialogue national au nom de l’ANC et que ce dialogue devrait avoir lieu sur la réforme de la justice et de l’économie, non pas sur le partage des pouvoirs, et c’est Brahim Hamdi qui avait enchainé en considérant que l’ANC a perdu son autorité, que même les médias ne s’y intéressent plus à cause des décisions du président.
Au tour de Taher Hmila, il a évoqué le dialogue national et a expliqué que ce n’est pas comme c’est décrit par les élus. Il a par ailleurs appelé les élus à ne pas être pessimistes par rapport à ce dialogue.
La séance a été levée pour la pause du déjeuner et a été reprise par la suite avec une soixantaine d’élus présents.
C’est Habib Harguem qui avait pris la parole pour dire que le dialogue national ne peut puiser sa légitimité qu’à partir de l’assemblée nationale constituante. Quant à Haythem Belgacem, il a considéré que l’OPPP doit rester tel qu’il est et que les décisions du dialogue national doivent passer par l’ANC après. Il a aussi considéré que l’ANC est la seule habilitée à donner sa légitimité aux décisions du dialogue.
En arrivant à Souhir Dardouri, elle s’est interrogée sur la présence de terroristes à Chaambi depuis un certain temps et la raison de leur absence. Elle a par la suite considéré que cette absence est soit due au résultat du rendement du gouvernement soit elle n’a pas d’explications. S’agissant du dialogue national, elle a considéré qu’il devrait avoir lieu au sein de l’ANC et que les élus retirés feraient mieux de démissionner : « S’ils ne sentent plus que l’ANC sert à quelque chose, autant démissionner et laisser l’assemblée terminer ses travaux. »
La parole donnée à Rim Thairi, elle a qualifié le dialogue national de coup d’Etat contre la volonté du peuple, et c’est Mabrouk Hrizi qui avait souhaité et prié dans son intervention pour l’échec du dialogue national. Suite à cela, Lobna Jeribi a demandé la parole pour exprimer son indignation quant aux propos de Mabrouk Hrizi et lui a demandé de retirer ses propos.
Par la suite, Mokhtar Lamouchi a considéré que le chaos ne doit pas toucher la période de transition et que le pouvoir originaire ne peut être autre que celui de l’ANC.
Retour à Lobna Jeribi selon l’ordre de la liste des intervenants, elle a déclaré que la revendication d’une plénière ouverte est signe d’une crise de confiance au sein même de l’ANC. Elle a insisté sur le fait que beaucoup aujourd’hui durant la plénière ont tenu des propos menant au tout sauf au calme et à l’apaisement.
Quant à Samia Abbou, elle a considéré qu’on ne peut pas être juge et parti, en référence au choix de Rafaa Ben Achour pour apporter une solution à l’ISIE.
Dans son intervention, Mabrouka Mbarek a déclaré que le CPR est pour le dialogue national. Elle a considéré que quand on instaure une démocratie, il ne faut pas faire preuve d’instabilité en modifiant l’OPPP. Ainsi, demander de voter sur la constitution en 7 jours n’est pas raisonnable. S’agissant de la revendication d’un gouvernement de technocrates, elle a déclaré que ça rentre dans la logique de la stratégie du choc qui est le fait de passer une réforme refusée par le peuple suite à un choc qui les occupe. Elle a fini par considérer qu’il y a une volonté d’imposer l’accord de Deauville relatif à l’économie.
Il y a eu par la suite passage aux interventions en vertu de l’article 89 avant de lever la séance à 18h15.