Elus . Mohamed Moncef Marzouki
Né le 7 juillet 1945 à Grombalia, Moncef Marzouki est un homme politique, écrivain, médecin et militant des droits de l'homme tunisien.
Il fonde le Congrès Pour la République (CPR) le 25 juillet 2001 et le préside jusqu'à son élection le 12 décembre 2011 au poste de président de la République tunisienne par les membres de l'Assemblée Nationale Constituante.
Il suit ses études secondaires au Collège Sadiki entre 1957 et 1961. À l'indépendance, les vicissitudes de la politique contraignent sa famille à l'exil et c'est au Maroc qu'il achève sa scolarité. Lauréat en 1963 du prix du concours général, il obtient son baccalauréat au Lycée Regnault en 1964, il reçoit une bourse universitaire pour poursuivre ses études en France, où il devient docteur en médecine de l'Université de Strasbourg en 1973. Lorsqu'il est interne des hôpitaux à Strasbourg, il reçoit la médaille d'argent de l'internat. À la faculté de médecine de Strasbourg, il se spécialise en médecine interne, neurologie et santé publique. De 1977 à 1979, il est chef de clinique à la Médicale B à Strasbourg, rattaché au professeur et doyen Marc Dorner.
Il retourne à Tunis en 1979. De 1981 à 2000, il est professeur en médecine communautaire à l'Université de Sousse en Tunisie.
Il débute son engagement en faveur des droits de l'homme en 1980 en entrant à la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH). En 1985, il est élu par le troisième congrès comme membre de son comité directeur puis, en 1987, désigné au poste de vice-président chargé de l'éducation du public et de la formation des militants. En 1989, il est élu à l'unanimité comme président de la LTDH. Toutefois, le 14 juin 1992, l'organisation est dissoute suite à son opposition à une nouvelle loi sur les associations. Marzouki constitue alors en 1993, avec notamment Mustapha Ben Jaafar et Sihem Bensedrine, le Comité national pour la défense des prisonniers d'opinion qui est déclaré illégal. La LTDH est finalement légalisée à nouveau en mars 1993 mais passe sous le contrôle des partisans du pouvoir suite à un « putsch ».
Face aux pressions diverses, Marzouki annonce lors du congrès tenu en février 1994 sa décision de ne plus briguer aucune fonction au sein de l'organisation dont il fustige la compromission avec le régime.
Il décide de présenter sa candidature à l'élection présidentielle du 20 mars 1994. Pourtant, il ne parvient pas à réunir le nombre nécessaire de signatures requises afin de participer à l'élection. Il est arrêté et placé en isolement total pendant quatre mois, n'en sortant qu'après l'intervention personnelle de Nelson Mandela.
De 1989 à 1997, il est également membre du comité directeur de l'Organisation arabe des droits de l'homme basée au Caire et membre actif de la section tunisienne d'Amnesty International. Il est désigné président de la commission arabe des droits de l'homme entre 1996 et 2000.
Le 10 décembre 1998, il fonde avec un groupe de défenseurs des droits de l'homme le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) dont il devient le premier porte-parole, poste qu'il occupe jusqu'au 16 février 2001. Par la suite, les persécutions prennent une tournure de plus en plus grave : interdiction de voyager, arrestation en pleine rue, convocations devant le juge d'instruction, vol de voiture.
En août 2000, suite à son licenciement de son poste de professeur à la faculté de médecine de Sousse, Marzouki bénéficie d'un soutien national et international sans précédent dû à son parcours de militant, de penseur et de défenseur des droits de l'homme. Il est condamné le 30 décembre à une peine globale d'un an de prison : huit mois au titre de son appartenance au CNLT, qui poursuit ses activités en dépit du refus de visa du ministère de l'Intérieur nécessaire à une existence légale, et quatre mois pour « diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l'ordre public », à savoir la critique de la gestion opaque du Fonds de solidarité nationale placé sous le patronage du président de la République.
Pendant cette période, il est interdit de voyage et maintenu en résidence surveillée dans sa maison de Sousse. Il préside à partir du 25 juillet 2001 le Congrès pour la République, parti qu'il a fondé et qui n'est pas reconnu par les autorités tunisiennes avant la révolution tunisienne.
Il y défend l'État de droit, les libertés fondamentales et l'égalité des sexes, dénonçant la misère sociale et les inégalités régionales. Ancré à gauche, il amorce en 2003 un rapprochement avec Ennahda, mouvement qu'il qualifie de « conservateur avec une connotation religieuse », avec la signature de la Déclaration de Tunis. Le 17 janvier 2011, il annonce sa candidature à la présidentielle, alors que le président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali, est en fuite. Moncef Marzouki rentre de son exil le lendemain. Le 8 mars, la légalisation de son parti est annoncée.
Lors de l'élection de l'Assemblée constituante du 23 octobre 2011, premières élections libres organisées depuis l'indépendance, son parti obtient la seconde place en nombre de sièges, derrière le parti islamiste Ennahda. Lui-même est élu dans la circonscription de Nabeul 2. Durant la campagne, il affirme l'identité arabo-musulmane du pays, accusant ses adversaires d'être « la vieille gauche laïcarde et francophone, totalement déconnectée des vrais problèmes de la société tunisienne »
Écrivain bilingue, il publie seize livres en arabe et quatre en français, traitant de médecine communautaire, d'éthique médicale, des droits de l'homme et du problème de la démocratisation dans les pays arabo-musulmans.
Congrès Pour La République
Congrès pour la république
Nabeul 2
Congrès pour la république