Débat avec le gouvernement concernant la situation économique du pays
La plénière prévue pour poser des questions au gouvernement sur la situation économique a débuté à 10h30 et a été présidée par Mustapha Ben Jaafar avec 117 élus présents, Rabii Abdi a demandé a commémorer la 28ème année de l’attaque de l’armée israélienne sur Hammam Chott, les élus ont donc récité la Fatiha en mémoire des victimes de ce raid aérien. Mustapha Ben Jaafar a par la suite notifié les élus présents de la démission de l’élu Romdhane Doghmani du bloc liberté et dignité.
Par la suite, l’assistance est passée à l’ordre du jour, et les élus ont posé des questions au gouvernement en rapport avec la politique financière prévue pour l’année prochaine, aussi par rapport à la régulation des prix, à la situation des petits agriculteurs. Certains ont déclaré que la sortie de crise passait par une réforme légale, en faisant référence au code des marchés publics, mais aussi, à la nécessité d’élections rapidement afin d’asseoir une politique économique claire et stable. D’autres ont considéré que la crise politique était la raison de la crise économique, et que vu qu’il n’y a pas eu de lutte après la révolution contre l’économie criminelle, c’est ce qui a conduit à la crise actuelle. Certains par ailleurs ont considéré que le dialogue était la seule solution pour sortir de la crise.
D’autres élus ont évoqué la hausse des prix et leur impact sur le pouvoir d’achat des citoyens à faible et à moyen revenus, et ont demandé au ministre du commerce de mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de régulations. L’impact de l’économie parallèle a aussi été cité comme raison de la crise actuelle.
Enfin, des élus ont soulevé la question des hommes d’affaires, et ont demandé s’il n’était pas possible de procéder à une réconciliation. Et d’autres élus ont posé des questions par rapport aux budgets de développement alloués à des régions bien précises, notamment Le Kef et Sidi Bouzid.
Le président a par la suite passé la parole aux membres du gouvernement. Le gouverneur de la BCT a expliqué que le facteur politique influait grandement sur l'économie, et que plus on se rapprochait de la fin de l'année, plus il était difficile de réaliser les objectifs fixés et qu'il était nécessaire d'avoir un plan économique quinquennal pour avoir une visibilité et qu'il fallait aussi promulguer les lois allant dans le sens de l'évolution du secteur économique.
Le ministre des finances a expliqué que la balance financière était sujette à des circonstances internes et externes, notamment la situation en Europe, il a évoqué la hausse du prix du pétrole comme une des raisons de la hausse du déficit budgétaire. Par rapport au patrimoine confisqué, le ministre des finances a expliqué qu'il y avait une maitrise du patrimoine confisqué et que tout un plan avait été pensé et qu'il sera présenté. A la question des hommes d’affaires corrompus le ministre a expliqué que leur nombre ne dépassait pas les 100 personnes, et que le nombre de ceux interdits de voyage ne dépassait pas les 20.
Le ministre du Développement régional et de la Coopération internationale a évoqué la nécessité de relancer le développement et a expliqué le nombre de projets souffrants de difficultés est estimé à 10% de la totalité des projets de développement. Il a déclaré que ce n’était pas le nombre de projet qui importait, mais leur réalisation effective en donnant des exemples.
Il a déclaré que pour construire une économie forte, il fallait procéder à des reformes, et il fallait une stabilité politique, il a estimé nécessaire un plan économique quinquennal, et que l'économie tunisienne était en train d'évoluer, il a clôt en expliquant que l'économie tunisienne avait des difficultés, mais que le gouvernement tentait d'y palier via des réformes.
Au tour du ministre du commerce qui a commencé par dresser le constat selon lequel l'économie tunisienne souffrait, il a par la suite expliqué les raisons de la hausse des prix, entre offre et demande et coût de production, et a considéré que ces facteurs étaient défaillants en Tunisie, ce qui ne permettait pas une régulation fiable.
Par rapport au marché parallèle, le ministre du commerce a expliqué que c'était le fléau principal rongeant l'économie tunisienne et qu'il y a une volonté étatique de lutter contre ce fléau. Il a par la suite fait référence au fonds de soutien, et a expliqué qu'il fallait une consultation nationale sur la question, il a aussi estimé qu'il fallait des réformes légales condamnant la contrebande, et a considéré qu’il fallait des élections rapidement afin de pouvoir poser une stratégie économique par la suite.
Le ministre chargé du Dossier économique a pris la parole pour expliquer les mesures prises afin de relancer l'économie et a parlé de l'intérêt suscité par l'économie tunisienne à l'étranger, il a clôt en évoquant la reprise des secteurs du phosphate et de la relance du tourisme.
Le président a levé la séance à 13h23, avec une reprise prévue à 14h30, et qui a finalement débuté à 15h10, présidée désormais par Meherzia Labidi.
Les élus ont cherché durant cette séance a expliqué les raisons de la crise, entre la gestion du gouvernement BCE, le caractère temporaire des solutions choisies, le marché parallèle, la hausse du taux d’inflation, et ont demandé au gouvernement de proposer de réelles solutions, sur un plan local, certains élus ont demandé à investir dans des régions touchées par le prix du terrorisme, notamment à Kasserine, et ils ont aussi demandé quel était le coût des grèves enregistrées.
Les ministres ont pris la parole pour répondre aux questions des élus, le ministre des finances a déclaré que le budget de l'investissement ne pouvait être bien investi sans une restructuration sérieuse.
Le ministre du commerce a expliqué que toucher au fonds de soutien, conduirait à une hausse des prix, et de ce fait toucherait le citoyen. Il a déclaré qu'il fallait finir le processus démocratique sans grandes perturbations, il a par la suite évoqué les raisons poussant l'importation des moutons pour cette année et a expliqué que cette importation aurait pour incidence de faire baisser le prix du mouton local de 70 à 120dt, il a considéré que cette importation était nécessaire, et que le citoyen sentira la différence.
Le ministre du développement et de la coopération internationale a parlé de la nécessité d'un plan quinquennal suite à cette période.
Le secrétaire d'État auprès du ministre du Développement et de la Coopération internationale a rappelé les projets de lois qui étaient objet de discussion à l'ANC, et relatifs à la situation économique.
Le gouverneur de la BCTa déclaré que le prix d'intérêt sera revu à la baisse si l'inflation persiste et que ça sera une mesure temporaire.
Par la suite, avant la levée de la séance, il y a eu passage aux interventions des élus en vertu de l'article 89, se sont exprimés les élus Mohamed Sghaier, Kamel Saadadoui, Mouldi Zidi, Slimane Helal, Neji Gharsalli, Soulef Ksontini, Bechir Lazzem, Sonia Toumia et Dalila Bouain.