Séance plénière pour discuter de la situation sécuritaire du pays
Le mercredi 08 mai 2013, s’est tenue une séance plénière au sein de l’assemblée nationale constituante pour discuter de la situation sécuritaire du pays. La séance a enregistré un retard. En effet, elle a débuté à 10h00 alors qu’elle était prévue à 9h00.
Au début de cette séance, le chef du gouvernement est intervenu pour insister sur l’évolution de la situation sécuritaire du pays, et sur la nécessité du développement du secteur sécuritaire, qui est, l’une des priorités du gouvernement. Il a aussi précisé qu’à l’heure actuelle, il était difficile de procéder à réformes de façon rapide, et ce, compte tenu de la nécessité de superviser plusieurs secteurs en même temps, comme celui économique et de développement. Mais il a précisé que le gouvernement allait dans ce sens, et dans celui de la lutte contre le terrorisme et la violence.
Les élus de leurs côtés, ont insisté lors de leurs interventions, sur la nécessité de l’union avec les forces de l’ordre, et l’obligation d’amélioration de rendement de la part du gouvernement. Certains élus ont considéré que la responsabilité des évènements actuels incombait au gouvernement précédent, en la personne de l’ancien ministre de l’intérieur, et de l’ancien ministre de la justice. D’autres élus ont appelé à l’organisation d’une plénière à huis clos afin d’avoir de plus amples informations sur les évènements récents. Idée saluée par le chef du gouvernement, tout comme il a salué l’idée de créer une commission mixte entre l’assemblée et le gouvernement. La séance matinale a été levée à 13h, en prévoyant une reprise à 14h30, voire 14h45 maximum.
La reprise a eu lieu de façon effective à 15h, et elle a enregistré l’intervention des élus qui ont manifesté leur solidarité avec les forces de l’ordre et les militaires, et ont appelé à l’union nationale avec ses forces. Certains d’entre eux ont déclaré que la responsabilité de ces évènements incombait au gouvernement actuel, et à son rendement que certains ont qualifié de faible, en plus de son laxisme avec les groupements suspects. D’autres élus ont appelé à prendre des mesures au lieu de donner de grands discours, et ont insisté sur la nécessité de prise de responsabilité de la part de l’assemblée elle-même.
La séance a aussi enregistré l’intervention de certains élus qui ont nié le fait que certaines mosquées appelaient à la violence, et que la venue de certains prédicateurs aidait à la propagation de la culture de la violence. Ils ont appelé à la nécessité de soutenir le gouvernement en place, et ont considéré que le vrai terrorisme était économique, basé sur les grèves et les sit-in anarchiques.
La parole a été donnée par la suite aux représentants du gouvernement, en la personne du ministre de l’intérieur dans un premier temps, qui a déploré le fait que la séance n’eut pas été à huis clos, afin qu’il puisse communiquer des informations plus précises aux élus. Il a précisé par la suite, que la zone et ces groupements étaient sous surveillance depuis décembre dernier, mais que compte tenu de leurs entrainements et de leur expérience, il n’a pas pu être possible de les arrêter tous. Précisant que jusqu’à maintenant, 39 membres ont été appréhendés dont le dernier en date, le jour même de la séance. Il a aussi évoqué la difficulté de détecter les mines, compte tenu de leur composition, mais que les forces étaient en train d’acquérir de l’expérience afin de pouvoir les détecter. Le ministre a insisté sur la collaboration entre forces de l’ordre, militaire, et la partie algérienne dans le but d’appréhender les terroristes. La parole a été donnée par la suite au ministre de la défense, qui a réitéré les propos du ministre de l’intérieur, tout en insistant sur la détermination de l’armée pour appréhender les terroristes.
De son côté, le ministre de la justice a parlé de la corrélation entre affaires de terrorisme et affaires de salafisme. Il a précisé que la preuve de ce lien supposait une vue « géométrique » de ces affaires. Il aussi évoqué la mise en vigueur à nouveau de la loi sur le terrorisme, en précisant qu’elle devait être amendée afin de protéger les droits et les libertés, contrairement à l’ancienne version de cette loi, mais qu’elle devait être mise en vigueur à nouveau compte tenu de ce qu’elle présente comme garanties de sécurité pour les juges et leurs familles vu la dangerosité de ces affaires. Il a clôturé son intervention en considérant que la Tunisie n’était pas le seul pays sujet au terrorisme, qu’il fallait mettre tous les efforts à contribution et que l’assemblée devait discuter des projets de lois qui lui seront présentés dans le futur et qui sont susceptibles d’améliorer la condition des forces de l’ordre.
Le ministre de la santé a parlé de la prise en charge des blessés, considérant qu’elle était « honorable pour ne pas dire bonne », et a évoqué les lacunes du secteur sanitaire dans les régions, et à la nécessité d’éviter ses lacunes. Le coordinateur général du gouvernement a clos le débat en considérant que tout a été dit au sein de cette séance, et qu’il faut s’unir et faire preuve de solidarité avec les forces de l’ordre et les militaires. Enfin, la séance a été levée à 17h45.