Séance plénière extraordinaire en l'honneur du président français, François Hollande
La séance plénière extraordinaire en l'honneur du président français, François Hollande, était prévue à 9h15, elle a finalement débuté à 10h, en présence de 145 élus, de ministres français, tunisiens, de la première dame française, ainsi que de la veuve du martyr tunisien, Farhat Hached.
Le président de l’assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar a prononcé un discours de bienvenue en l'honneur du président français, il a déclaré que sa présence aujourd'hui démontrait sa confiance en l’assemblée, qui est et qui restera fidèle à la révolution, que le peuple tunisien se souviendra toujours de la position de l’actuel président français, en tant que secrétaire général du PS, dix ans avant la révolution, quand il a décidé de rompre les relations avec le RCD.
Il a exposé la méthodologie de l'ANC pour l'élaboration de la constitution, basée sur le dialogue social, sans exclusion, et a parlé de la création récemment de la commission du consensus, qui a pour rôle de rapprocher les visions.
Il a expliqué, qu’auparavant, plusieurs consensus avaient été trouvés, sur certains droits et libertés, prenant comme exemple le droit de grève. Il a par la suite évoqué l’ISIE, et la volonté d’organiser les élections d’ici la fin de l’année. Mustapha Ben Jaafar a aussi évoqué l’instance indépendante pour la justice judiciaire, et l’HAICA, qui est composée à moitié de femmes.
Il a aussi exposé le passif reliant les deux pays, durant les années de despotisme, où plusieurs victimes du despotisme en Tunisie, ont trouvé refuge en France durant des années. Il a aussi admis que la relation entre les deux pays a connu un certain passage à vide, mais que ce n’était juste qu’un "nuage passager".
Il a insisté sur la solidité des relations entre les deux pays, sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique en exposant les données relatives aux échanges économiques, et en exprimant le souhait de les voir évoluer encore plus.
Il a salué les efforts de la France quant à la récupération des avoirs Tunisiens évadés en France et a exprimé le souhait de voir l'investissement Français revenir à la hausse en Tunisie.
Il a aussi déclaré attendre de la France une prise de responsabilité quant à la cause Palestinienne, et à pousser vers le dialogue.
Mustapha Ben Jaafar a par la suite cédé la parole au président français, qui a salué la révolution Tunisienne, en rendant hommage au martyr Mohamed Bouazizi et à la ville de Sidi Bouzid, en considérant que ça avait changé l’histoire du monde, que ça a poussé plusieurs à se révolter, en donnant l’exemple de la Lybie, de l’Egypte et la Syrie.
Il a considéré que la leçon donnée par la Tunisie, c’est qu’il ne peut pas y avoir de progrès, de développement et de stabilité sans liberté, Il a estimé que la Tunisie avait beaucoup de défis à relever, que la France comprend l’impatience, le désir de résultat, et l’exigence de garanties ici en Tunisie. Il déclare comprendre les difficultés auxquelles fait face la Tunisie, à l’intérieur, comme à l’extérieur, et a une pensée pour Chokri Belaid, Homme de conviction, tué pour ses idées.
En tant que 1er premier président Français en visite en Tunisie depuis la révolution, Il a déclaré que c’était un symbole, mais aussi une volonté, de refonder la relation entre la France et la Tunisie. En précisant que refonder la relation c’est d’abord assumer la vérité, d’où sa volonté de se rendre au mausolée de Farhat Hached, et de s’engager au nom de la France, de mettre toute la lumière sur son assassinat, en déclarant avoir déjà ordonné la publicité de toutes les archives sans aucune exception.
Il a reconnu l’apport de Habib Bourguiba à cette fondation, il a aussi reconnu qu’il y avait des blessures, quant à la position de la France au moment de la révolution, mais que les citoyens étaient solidaires. Il a déclaré que la France était prête à coopérer avec tous les représentants de la Tunisie, élus démocratiquement. Il a déclaré que la France savait que la démocratie et l'Islam sont compatibles, que l’identité Tunisienne se nourrissait d’apports multiples.
Il aussi déclaré que la France encourageait la Tunisie, sans lui donner de leçons. Que les deux pays avaient besoin l'un de l'autre et que la France était prête à travailler avec la Tunisie dans tous les secteurs, et ce en exposant les nouveaux partenariats signés, la volonté de s’investir encore plus en Tunisie, et d’œuvrer pour la conversion de dettes, en investissements pour la Tunisie.
Il a par la suite invité tous les français à venir nombreux passer leurs vacances en Tunisie, afin d’encourager le tourisme.
Le président français, a exprimé sa volonté d’encourager la coopération entre les deux pays, sur le volet administratif, mais aussi au niveau du droit, en faisant références aux avoirs évadés en France, et en affirmant que « Tout ce qui a été mal acquis, vous sera rendu ». Il a par la suite exposé les mesures prises dans ce sens, notamment le fait d’installer un magistrat français en Tunisie, afin de suivre le processus.
François Hollande a aussi évoqué le fait que la coopération soit axée sur la jeunesse, Il exprime avoir veillé à ce que les règles de circulations des étudiants étrangers soient assouplies. Il a exprimé le souhait que les étudiants Tunisiens bénéficient d'une formation adéquate en France, et reviennent en Tunisie pour la servir, parce qu'il ne veut pas "capter" les étudiants étrangers.
Il a exposé le partenariat stratégique entre les deux pays sur la méditerranée, et que la coopération sera poursuivie et amplifiée.
Par rapport à la promotion de la paix, il a évoqué l’intervention de la France au Mali, afin de promouvoir la paix.
Sur les événements en Egypte, il a déclaré que c'était un échec qu'un président, élu démocratiquement soit déposé par l'armée, que c'était un échec, que le peuple, un an plus tard, aspire encore à la liberté. Il a exprimé que tout devait être fait dans ce pays afin de retrouver la liberté, par le biais de la démocratie et le pluralisme.
Par rapport à la Syrie, il a déclaré être du côté du peuple syrien, et soutenir l'opposition, à condition de mettre de côté les groupements terroristes, et de faire de la Syrie, un grand Etat démocratique.
Il a aussi déclaré qu'il est du rôle de l'Europe, et de la France d'encourager le dialogue pour la paix dans le conflit Israélo-palestinien.
Il a finalement déclaré que la France avait confiance en la Tunisie, et que cette dernière devait être responsable, pour réussir sa révolution, alors que le rôle de la France, était de la soutenir.
Il a clôturé son discours sur un "vive l'amitié entre la France et la Tunisie" et a été vivement applaudi par l’audience.
Mustapha Ben Jaafar a par la suite remercié le président Hollande pour son discours, ainsi que les invités, il a aussi remercié la veuve Hached pour sa présence, applaudie à son tour par l’audience, avant de lever la séance.