Mr Doghmane,

Pourriez vous nous dire quelle est la position de l'ANC face au refus de l'audit de la dette tunisienne? Mme Mabrouka Mbarek a dit que le projet est sur l'agenda de la commission des finances.
L'ANC a-t-elle une chance d'avoir son mot à dire quant à la signature du prêt proposé par le FMI?
Merci

Merci pour la question. Cette question elle est diverse, premièrement je
vois que vous l’avez posée tout en ayant un préjugé, ou bien une fausse
information. D’ailleurs il n’y a jamais eu un refus de l’audit de la dette,
mais, quant au projet proposé par madame Mabrouka, c’est elle qui avait
demandé de le reporter jusqu’au mois de février. Il y a tout un planning,
mais nous, au niveau de la commission nous avons passé ce texte en revue à
deux reprises, et donc, c’est une question qui est encore d’actualité, il
n’y a pas de refus, nous n’avons pas peur de le traiter, et d’avancer les
réponses qui s’imposent, mais je tiens à vous préciser une chose, c’est
qu’une telle demande, en pleine période de transition n’est pas la
bienvenue, pour la pure et simple raison que l’audit de la dette a été
gonflée plus qu’il n’en faut. D’ailleurs, j’avais présenté mardi 21 mai à
l’ANC, l’état de la dette Tunisienne, c’est-à-dire au niveau des dettes qui
ont été contractés par le gouvernement tunisien, et j’ai donné une
situation de la dette, à partir de 2010, qui était de l’ordre de 40,6% par
rapport au PIB, de 42,70% en 2011, et de 44,6% pour 2012. Tout en sachant
que, nous avons un gilet de sauvetage jusqu’à 5 ans, donc moi je dirais que
le travail du gouvernement actuel, il a en quelque sorte réduit au minimum
le fait de s’endetter, tout en sachant que la Turquie qui est actuellement
en état d’avancement très sensible, elle projette son endettement jusqu’à
2050. Donc l’endettement n’est pas toujours quelque chose de nuisible, mais
nous pouvons nous endetter tout en essayant de transformer cet endettement
en création de richesse. C’est pour cela que le sujet est actuellement
d’actualité, l’état de l’endettement en Tunisie n’est pas catastrophique
heureusement, et le projet en question est toujours d’actualité. Mais moi
j’essaie en tant que président de la commission des finances, de mettre fin
au « PO-PU-LISME ».

Pour la question du prêt du FMI, le gouvernement est libre. D’autant plus
que ceux qui ont brandi l’étendard de l’indépendance de la Banque Centrale
doivent savoir que c’est la Banque Centrale qui est concernée par cet
accord. Donc à mon avis, il n’y a pas de possibilités de le faire passer à
l’ANC, le sujet a été abordé mardi 21 mai par tous les acteurs politiques
en Tunisie, Donc le sujet n’est pas dans l’ordre du jour de l’ANC.